Leçons d'onde/6
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Leçon 6 : abstractions
Nous n'avons jusqu'à maintenant exprimé qu'une phrase à la fois. Pour exprimer des choses plus complexes, cependant, vous avez souvent besoin de subordinations. Heureusement, celles-ci sont plus simples en lojban que ce que vous pourriez croire.
Commençons avec un exemple : « Je suis heureux que tu sois mon ami. ». Ici, le bridi principal est « Je suis heureux que X. », et le sous-bridi est « Tu es mon ami. ». En regardant la définition de « heureux », traduit par « gleki » :
- gleki = x1 est heureux à propos de x2 (évènement/état)
On peut voir que x2 doit être un évènement ou un état. C'est naturel, parce qu'on ne peut pas être heureux à propos d'un objet lui-même, seulement de l'état dans lequel il est. Mais hélas ! Seuls les bridi peuvent exprimer des états ou des évènements, et seul un sumti peut combler le x2 de « gleki » !
Comme vous l'avez peut-être deviné, il existe une solution. Les mots « su'u … kei » ont une fonction générique de « convertit un bridi en selbri », et fonctionnent juste comme « lo … ku ».
- su'u = x1 est une abstraction de {bridi} de type x2
- kei = fin de l'abstraction
Exemple :
- melbi = x1 est beau pour x2.
- dansu = x1 danse sur l'accompagnement/la musique/le rythme x2.
melbi su'u dansu kei – « belle danse »
Il est souvent compliqué de trouver un bon usage d'un bridi comme selbri. Cependant, puisque « su'u BRIDI kei » est un selbri, on peut le convertir en sumti grâce à « lo … ku ».
Nous avons maintenant les moyens de dire « Je suis heureux que tu sois mon ami ». Essayez !
- pendo = x1 est un ami de x2
Réponse : mi gleki lo su'u do pendo mi kei ku
Cependant, « su'u … kei » n'est pas souvent utilisé. Les gens préfèrent utiliser les mots plus spécifiques « nu … kei » et « du'u … kei ». Ils fonctionnent de la même manière, mais ont une signification différente. « nu … kei » traite le bridi qu'il entoure comme un évènement ou un état, et « du'u … kei » le traite comme un bridi abstrait, pour exprimer des choses comme des idées, pensées ou vérités. Tous ces mots (excepté « kei ») sont appelés des « abstracteurs ». Il y en a beaucoup, mais seule une poignée est régulièrement utilisée. « su'u … kei » est un abstracteur général, et marchera dans tout les cas.
Utilisez « nu ...kei » pour dire « Je suis heureux de parler avec toi. ».
- tavla = x1 parle à x2 à propos du sujet x3 dans la langue x4.
Réponse : mi gleki lo nu tavla do kei ku (remarquez comme le français est aussi vague que le lojban à propos de qui parle.)
D'autres abstracteurs importants sont : « ka … kei » (abstraction de propriété/d'aspect), « si'o … kei » (abstraction de concept/d'idée), « ni … kei » (abstraction de quantité), parmi d'autres. La signification de ceux-ci est un sujet compliqué, et sera discutée bien plus tard, dans la leçon vingt-neuf. Pour le moment, vous devrez vous en passer.
Il est important de noter que certains abstracteurs ont plusieurs places pour les sumti. Par exemple, « du'u », qui est défini comme suit :
- du'u = abstracteur. x1 est le prédicat/bridi de {bridi} exprimé dans la phrase x2.
Les places de sumti autres que x1 sont rarement utilisées, mais « lo se du'u {bridi} kei ku » est parfois utilisé comme sumti pour les citations indirectes : « J'ai dit qu'un chien m'a été donné » peut être écrit : « mi cusku lo se du'u mi te dunda lo gerku ku kei ku », si vous excusez cet exemple bizarre.
- cusku = x1 exprime x2 à x3 par le moyen x4
- gerku = x1 est un chien de la race x2
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