Leçons d'onde/13

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Leçon 13 : morphologie et classes de mots

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Si vous ne l'avez pas déjà fait, je vous suggère fortement de trouver l'enregistrement en lojban intitulé « Story Time with Uncle Robin », ou d'écouter quelqu'un parler lojban avec Mumble, et d'exercer votre prononciation. Avoir une conversation en lojban dans votre tête n'est bon que si elle ne se fait pas avec de mauvais sons, et apprendre la prononciation depuis l'écrit est difficile. Par conséquent, cette leçon ne portera pas sur les sons du lojban, aussi importants soient ils, mais sur une courte introduction à la morphologie du lobjan.

Qu'est ce que la morphologie ? Le mot est issu de la signification grecque "l'étude des formes", et dans ce contexte, nous parlons de comment nous formons des mots à partir de lettres et de sons, au contraire de la syntaxe - comment nous formons des phrases avec des mots. Le lojban utilise différentes classes morphologiques de mots, qui sont toutes définies par leur morphologie. Pour que tout soit simple et systématique quand même, les mots ayant certaines fonctions ont tendance à être groupés par classes morphologiques, mais il peut y avoir des exceptions.

<tab class=wikitable> Classe Signification Défini par Fonction typique Mots : brivla mot bridi Il y a un groupement de consonnes parmi les 5 premières lettres (sans compter les « ' ». Termine par une voyelle. Par défaut, agit comme un selbri. A toujours une structure de position. gismu Mot racine 5 lettres avec la forme CVCCV ou CCVCV Une à cinq position pour des sumti. Couvre les concepts de base. lujvo Mot composé. Dérivé de « lujvla » signifiant « mot complexe ». Au moins 6 lettres. Créé par l'enchainement de rafsi, avec des lettres de liaison si besoin. Couvre des concepts plus complexes que les gismu. zi'evla Mot libre Comme brivla, mais sans respecter les critères définis pour les gismu ou les lujvo, ex : .angeli Couvre des concepts uniques comme des noms de lieus ou d'organismes. cmevla Nom propre Commence et finit par une pause (point). Le dernier son/lettre est une consonne. Agit toujours comme un nom ou comme le contenu d'une citation. cmavo Mot de grammaire. De « cmavla » signifiant « petit mot » Zéro ou une consonne, toujours au début. Termine par une voyelle. Fonctions grammaticales. Variées. Morceaux de mots : Rafsi Affixe CCV, CVC, CV'V, -CVCCV, CVCCy- ou CCVCy- Pas de vrai mots, mais ils peuvent être combinés pour former des lujvo. </tab>

Les cmevla sont très facile à identifier, car ils commencent et finissent par une pause, signalée à l'écrit par un point, et la dernière lettre est une consonne. Les cmevla ont deux fonctions : ils peuvent agir comme nom propre, s'ils sont préfixés par l'article la (expliqué dans la prochaine leçon), ou ils peuvent agir comme contenu d'une citation. Comme déjà vu, on peut marquer l'accentuation dans un nom en écrivant en capitale les lettres qui sont accentuées. Des exemples de cmevla : .io'AN. (Johan), .mat. (Matt) et .cumindzyn. (Xuming Zeng). Les noms qui ne finissent pas par une consonne doivent en ajouter une : .maris. (Marie), ou en retirer une voyelle : .mar.

Les brivla sont appelés " mots bridi " parce qu'ils sont par défaut des selbri, en conséquence presque tous les mots lojban avec une structure de position sont des brivla. Ça leur a aussi valu le surnom français de « mots de contenu ». C'est à peu près impossible de dire quoi que ce soit d'utile sans brivla, et presque tous les mots pour des concepts hors de la grammaire lojban (et même la plupart des mots pour des choses dans le langage) sont des brivla. Comme la table le montre, il y a trois catégories de brivla :

Les gismu sont les mots-racines du langage. Il n'en existe qu'environ 1450, et très peu de nouveaux sont ajoutés. Ils couvrent les concepts les plus basiques tels que « cercle », « ami », « arbre » et « rêve ». zdani, pelxu et dunda en sont quelques exemples.

Les lujvo se construisent en combinant des rafsi (voir plus bas rafsi), qui représentent des gismu. En combinant des rafsi, on restreint la signification du mot. Les lujvo sont produits par un algorithme sophistiqué, faire des lujvo valides à la volée est donc preque impossible, à quelques exceptions près comme selpa'i, de se prami, qui ne peut avoir qu'une définition. Au lieu de ça les lujvo sont fait une fois pour toutes, leurs structures de position définie, et ensuite cette définition est officialisée par le dictionnaire. Parmi les lujvo il y a des brivla (mots-bridi) comme cinjikca (sexuel-socialisation = flirt) ou cakcinki (coquille-insect = scarabée).

Les zi'evla sont faits en fabriquant des mots qui correspondent à la définition des brivla, mais pas à celles des lujvo ou des gismu. Ils ont tendance à couvrir des concepts difficiles à transcrire par des lujvo, comme les noms d'espèces, les nations ou des concepts très spécifiques à une culture. On trouve, par exemple, xanguke (la Corée du Sud) , cidjrpitsa (pizza) ou .angeli (ange).

Les cmavo sont de petits mots avec zéro ou une consonne. Ils ont tendance à ne rien représenter dans le monde extérieur, et à n'avoir qu'une fonction grammaticale. Il y a des exceptions, et savoir à quel point les attitudinaux existent pour leur fonction grammaticale est sujet à débats. Les mots de la classe GOhA qui agissent comme des brivla sont un autre exemple bizarre. Il est correct d'enchaîner plusieurs cmavo à la suite pour former un mot, mais nous ne le ferons pas dans ces leçons. Néanmoins, en groupant certains cmavo en unités fonctionelles, c'est parfois plus facile à lire. Ainsi, uipuzuvukumi citka est correct, et s'analyse et se comprend comme ui pu zu vu ku mi citka. Comme avec les autres mots lojban, on devrait (mais on a pas toujours besoin) placer un point devant chaque mot commençant par une voyelle.

Les cmavo de la forme xVV, CV'VV et V'VV sont expérimentaux, et sont hors de la grammaire formelle, mais ils ont été ajouté par des lojbanistes pour répondre à un certain usage.

Les rafsi ne sont pas des mots lojban et ne peuvent jamais apparaître seuls. Néanmoins, on peut combiner plusieurs rafsi (strictement plus d'un) pour former un lujvo. Ceux-là doivent encore obéir à la définition des brivla, par exemple lojban est invalide parce qu'il finit par une consonne (ce qui en fait un cmevla), et ci'ekei est invalide parce qu'il ne contient pas de groupement de consonne et se lit donc comme deux cmavo écrits comme un seul mot. Souvent, une chaîne de 3-4 lettres est à la fois un cmavo et un rafsi, comme zu'e qui est à la fois le mot de la classe BAI et le rafsi pour zukte. Remarquez qu'il n'y a pas de situation dans laquelle les cmavo et les rafsi sont tous deux grammaticalement corrects, et ils ne sont donc pas considérés comme homophones. Tous les gismu peuvent servir de rafsi s'ils sont préfixés par un autre rafsi. Les quatre premières lettres d'un gismu suffixées avec un " y " peuvent aussi agir comme rafsi, si elles sont suffixées par un autre rafsi. La voyelle " y " ne peut apparaître que dans des lujvo ou des cmevla. Les combinaisons de lettres valides pour un rafsi sont : CVV, CV'V, CCV, CVCCy-, CCVCy-, -CVCCV et -CCVCV.

En utilisant ce que vous savez, vous devriez pouvoir réussir le test que je vous présente :

Classez chacun des mots suivants en tant que cmevla (C), gismu (g), lujvo (l), fu'ivla (f) ou cmavo (c) :

<tab class=wikitable> A ) jai G ) mumbl B ) .irci H ) .i'i C ) bostu I ) cu D ) xelman J ) plajva E ) po'e K ) danseke F ) djisku L ) .ertsa </tab>

Réponse : a-c, b-f, c-g, d-C, e-c, f-l, g-C, h-c, i-c, j-l, k-f, l-f. J'ai laissé tomber les points avant et après les noms pour que ce ne soit pas trop facile. Remarque : certains de ces mots, comme bostu n'existe pas dans le dictionnaire, mais ça n'a pas d'importance. La morphologie en fait quand même un gismu, donc c'est juste un gismu sans définition. De même pour .ertsa.

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