Leçons d'onde

From Lojban
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Rédigées par la klaku, avec l'aide de lojbanistes variés. Basée sur le travail de la .kribacr. Printemps 2013.

Traduites de l'anglais vers le français par Daeldir, lomicmenes et la communauté de duolingo.com.

Préface

Ces leçons sont une tentative de développer les « Leçons de Google Wave », un excellent didacticiel consacré au lojban, écrit par kribacr, xalbo, et d'autres, qui, hélas, ne couvrait que les quatres premiers chapitres du présent didacticiel. Il traite des règles les plus récentes du lojban, qui ne sont pas couvertes par de plus anciens cours tels que « What is Lojban? », et « Lojban for Beginners ».

Si le lojban est totalement nouveau pour vous, je vous recommande d'écouter tout les enregistrements de lojban parlé que vous pourrez trouver, tant avant que pendant la lecture de ce didacticiel, afin de vous familiariser avec les sons et les mots du langage. De plus, essayez de prononcer ce que vous lisez avec l'accent lojban si vous le pouvez. Ceci vous aidera à prononcer le lojban.

En suivant ce didacticiel, il est conseillé de prendre des pauses entre les leçons afin de digérer ce que vous avez appris. J'ai essayé de construire ces leçons du simple au complexe, et d'exclure tout mot ou concept qui n'a pas été expliqué dans les leçon précédente. Une fois expliqués, ils sont utilisés librement tout au long du reste du didacticiel. J'exhorte le lecteur à ne pas faire l'impasse sur un contenu incompris : si vous avez une question ou n'êtes pas certains d'une chose, n'ayez pas de complexe à demander à la communauté lojban, qui peut être trouvée sur #lojban sur le réseau IRC Freenode, ou sur la [[email protected] mailing-list]. Elle sera heureuse d'aider.

Dans ce didacticiel, le texte en lojban est écrit en gras. Les mots empruntés du lojban au français ne sont toutefois pas soumis à cette emphase. Les réponses des exercices sont affichées comme une barre grise. Sélectionnez cette barre pour voir le texte.

Enfin, j'ai autant que possible essayé d'utiliser les mots du lojban pour désigner les constructions grammaticales – sumka'i au lieu de pro-sumti, sumtcita au lieu de modal, et jufra au lieu d'énoncé – parce que j'ai l'impression que les mots français sont souvent soit arbitraires – juste des mots en plus à apprendre –, soit trompeurs – donc pire qu'inutiles. Dans les deux cas, puisque ces mots sont de toute façon spécifiques à l'apprentissage du lojban, il n'ont pas de raison d'exister comme des mots français distinct.

Leçons de lojban – leçon zéro. Sons

La première chose à faire quand vous apprenez une langue étrangère est de vous familiariser avec les sons du langage et leur écriture. Il en va de même pour le lojban. Heureusement, les sons du lojban (phonèmes) sont plutôt simples.

Voyelles

Il y a six voyelles en lojban.

<tab class=wikitable> a comme dans « papa » e comme dans « bergère » i comme dans « machine » o comme dans « oméga », « automobile » u comme dans « ou », « loup » y comme dans « matelot » </tab>

La sixième voyelle, y, est appelée un schwa en linguistique. C'est un « e » très léger, non accentué, juste milieu entre le « e » marseillais (« mateulot ») et le « e » muet parisien (« mat'lot »).

Deux voyelles ensemble sont prononcées comme un son (diphtongue). Par exemple :

<tab class=wikitable> ai comme dans « canaille » au comme dans « caoutchouc » ei comme dans « soleil » oi comme dans « goy » ia comme dans « piano » ie comme dans « pierre » iu comme dans « sioux » ua comme dans « quoi » ue comme dans « couette » uo comme dans « statu quo » ui comme dans « oui » </tab>

Les voyelles doublées sont rares. Les seuls exemples sont ii, prononcé comme dans « failli », et uu, prononcé comme dans « Ouhou ! » (quand on appelle quelqu'un, mais pas comme dans « Houhou » : dans le premier exemple, le h est muet, dans le deuxième, le h est aspiré – ce qui se transcrirait en lojban u'u)

Consonnes

La plupart des consonnes sont les mêmes qu'en français, à quelque exceptions près :

<tab class=wikitable> g se prononce toujours comme dans « gâteau », jamais comme dans « genoux » (on utilise alors le « j ») s se prononce toujours comme dans « serpent », jamais comme dans « rose » (on utilise alors le « z ») c se prononce ch, comme dans « chateau » x se prononce comme dans l'allemand « Bach », l'espagnol « Jose » ou l'arabe « Khaled » r se prononce comme dans « arrivederci ». « r » accepte beaucoup de prononciations (à la française, à l'anglaise…) mais la prononciation italienne (r roulé) est préférée </tab>

Le lojban n'utilise pas les caractères « H », « Q » ou « W », et il n'y a pas de caractères accentués en lojban.

Caractères spéciaux

Le lojban ne requiert aucune ponctuation, mais certain caractères, habituellement utilisés comme ponctuation dans d'autres langues, affectent la manière dont le lojban est prononcé.

Le seul de ces caractères qui soit obligatoire en lojban est l'apostrophe. En fait, l'apostrophe est considérée comme une lettre du lojban. Une apostrophe sépare deux voyelles, empêchant celles-ci d'être prononcées ensemble comme une diphtongue. Elle est elle même prononcée comme un « h » (le « h » de « maharadja », pas celui de « haricot »). Par exemple, « ui » est normalement prononcé comme « oui », mais « u'i » est prononcé comme « ou-hi ».

Un point est une courte pause évitant à deux mots de se confondre l'un dans l'autre. Les règles du lojban rendent facile la fusion de deux mots quand le second commence par une voyelle, et donc, par convention, chaque mot commençant par une voyelle est précédé par un point (les mots finissant par un « y » sont aussi suivit par un point). Le point est ce qu'on appelle un « coup de glotte », justement cette fois-ci, équivalent au « h » de « haricot ».

Les virgules sont rare en lojban, mais peuvent être utilisées pour empêcher deux voyelles de se fondre l'une dans l'autre quand vous ne voulez pas utiliser d'apostrophe, ce qui ajouterais un « h » entre elles. Aucun mot lojban n'a de virgule, mais elle est parfois utilisée dans l'écriture des noms d'autres langues. Par exemple, « no,el. » (Noël), au lieu de « noel. » (qui ressemble alors à « mlle »), « no.el. » (No; Elle), ou « no'el » (No-hell).

Les lettres capitales ne sont normalement pas utilisées en lojban. Nous les utilisons dans des mots non lojban (comme « Pierre »), quand l'accent tonique d'un mot est différent de celui de la norme lojban. La norme consiste à mettre un accent tonique sur l'avant dernière syllabe. Par exemple, kujmikce (infirmière), est « kujMIKce », et non pas « KUJmikce ». Le nom « Juliette » s'écrirait « juLIET. » si prononcé comme en français, mais « DJUli,et. » si prononcé comme en anglais.

Alphabet

Dans la plupart des manuels, lors de l'apprentissage d'une langue, vous apprenez l'alphabet du langage, et sa prononciation. Les lettres (lerfu) étant plus importantes en lojban qu'à l'accoutumée, autant apprendre leur noms rapidement.

Les consonnes sont simples : le nom d'une consonne est cette lettre, suivie de « y ». Ainsi, les consonnes du lojban, « b », « c », « d », « f », « g »… sont appelées « by. » (beu), « cy. » (cheu), « dy. » (deu), « fy. » (feu), « gy. » (gueu)… en lojban (en utilisant un point, comme décrit dans la partie précédente).

Les voyelles seraient appelées « .ay », « .ey », « .iy »…, si c'était moins difficile à prononcer. Au lieu de ça, elles sont nommée en suivant le son de la voyelle par le mot bu, qui signifie simplement « lettre ». Ainsi, les voyelles du lojban sont : « .abu » (abou), « .ebu » (aibou), « .ibu » (ibou), « .obu » (aubou), « .ubu » (oubou), « .ybu » (eubou).

L'apostrophe est considérée comme une vrai lettre en lojban, et est nommée « .y'y. » (« euheu »… Un peu comme une petite toux).

Le lojban a un moyen de se référer à la plupart des lettres auxquelles vous pouvez penser. Si vous désirez dès maintenant épeler votre nom en lojban, et que celui ci possède un « H », « Q » ou « W », vous pouvez utiliser « .y'y.bu », « ky.bu » et « vy.bu ». Ainsi, « Schwarzenegger » est épelé en lojban :

sy. cy. .y'y.bu vy.bu. .abu ry. zy. .ebu ny. .ebu gy. gy. .ebu ry.

Et épeler ça est une tâche digne du Terminator !

Maintenant, épelez votre nom en lojban (le cas échéant, de la manière la plus proche que vous pouvez avec les 26 lettres que nous venons d'apprendre, et l'apostrophe).

Prononciation « correcte »

Cette page est à la fois une traduction de la version anglaise, et une adaptation aux problèmes rencontrés par les francophones plutot que par les anglophones. Par manque d'expérience dans l'enseignement du lojban à des francophones, cette partie peut donc manquer de conseils ou rester inadaptée, voire confuse. N'hésitez pas à demander sur la [[email protected] mailing-list] francophone si vous avez un problème – ceci pourrait nous aider à améliorer cette page !


Vous n'avez pas à avoir une prononciation précise du lojban, car chaque phonème est distribué de manière à ce qu'il soit difficile de confondre deux sons. Ceci signifie que, pour une lettre, plutôt qu'une prononciation « correcte », il y a une gamme de sons acceptés – le principe général étant qu'un son est bon tant qu'il ne ressemble pas trop à une autre lettre. Par exemple, le « r » lojban peut être prononcé comme en anglais, italien, français…

Cependant, bien que le « r » français soit considéré comme un « r », celui-ci est aussi proche du « x » lojban. Pour comprendre la différence entre ces deux sons, observez la différence entre le son « d » et le son « t » : l'un est vocalisé, l'autre non. La même distinction s'opère entre le « r » français et le « x ». Je vous conseille donc d'opter pour un « r » moins ambigu. Concernant le « r » roulé, deux prononciations sont possible : le « r » espagnol, situé à l'avant du palais, et un « r » plus proche de la gorge, comme celui d'Edith Piaf. Choisissez la prononciation qui vous pose le moins de problème, tant qu'elle ne se confond pas avec une autre lettre du lojban.

Faites aussi attention à bien appuyer les voyelles – mis à part le « y » qui doit être court. La raison en est que les voyelles « non-lojban » peuvent être utilisées pour séparer les consonnes par les personnes qui n'arrivent pas à les prononcer. Par exemple, si vous avez un problème avec le « zd » de « zdani » (maison), vous pouvez dire « zɪdani », avec un « ɪ » très court, mais le « i » final long.

Noms lojban (cmevla)

Out of sync!


Dans les films où les protagonistes n'ont pas de langue commune, ils commencent souvent par dire des choses telles que « Moi Tarzan », ce qui est une manière comme une autre de débuter en lojban. Et donc :

mi'e .rafael.

« Je-suis-nommé Rafael »

« Je suis Rafael »

mi'e est apparenté à mi, qui signifie « moi », « je »… C'est un bon exemple de l'apostrope séparant deux voyelles, prononcé « mi hai ».

Ce Rafael est chanceux : son nom se transcrit directement en lojban, sans changement. Il y a toutefois des règles pour les noms lojban, ce qui signifie que certains noms doivent êtres « lojbanisés ». Cela peut sembler étrange. Après tout, un nom est un nom… En fait, tout les langages font ce genre d'adapation à un certain niveau. Par exemple, les anglais tendent à prononcer « Jose » comme « Hozay », et « Margaret » devient « Magelita » en chinois.

Prenons le nom « Cyril ». Si Cyril essaye d'imiter Rafael, les lojbanistes vont l'appeler « cheuril », ce qui n'est pas très joli. Ici, le « C » est en fait un « s », et le « y » un « i ». Cyril devient, en lojban, « .siril. ».

Certains sons n'existent pas dans certains langages. Ainsi, la première chose à faire est de réécrire votre nom de manière à ce qu'il ne contienne que des sons lojban, et soit écrit comme un mot lojban.

En français, Robin se prononce « raubain ». Et « ain » n'existe pas en lojban. Généralement, on utilisera le « n » pour obtenir la nasalisation. Ainsi, Robin s'écrira « .robin. », Jean « .jan. », et Dupond « .dupon. ». Notez aussi que dans ce dernier cas, le « u » sera prononcé « ou » : « douponne ». Comme le prononcerait un italien !

La langue d'origine du nom est aussi importante : un Michael français transcrira son nom « .mikael. », mais un Michael anglais transcrira son nom « .maikyl. », ou « .maik,l ». Ou encore, pour Robin, en anglais, les voyelles anglaises et américaines sont assez différentes. Le Robin anglais peut être raisonnablement approximé par « .robin. », mais la version américaine est plus proche de « .rabyn. » ou « .rab,n. ». Et à l'intérieur d'un même pays, de nombreuses variations sont possibles. Aussi devriez vous prendre les transliterations données ici avec des pincettes.

Notez aussi que pour les noms de villes, par exemple, on préférera la version locale du nom à la version française. Ainsi, Londre ne sera pas transcrit « .londr. », mais « .london. », et Belgrade sera « .beograd. » plutôt que « .belgrad. ».

Vous avez peut-être noté les deux points qui apparaissent dans chaque nom lojban… Ceux-ci sont nécessaires car sans pause, il peut être difficile de savoir quand le mot précédent finit, et quand le mot suivant débute.

Vous devriez aussi placer un point entre le nom et le prénom d'une personne (bien que ce ne soit pas obligatoire). Ainsi, « Joseph Benard » devient « .jozef.benar. ».

Une règle importante dans la lojbanisation des noms est que la dernière lettre d'un cmevla (nom lojban) doit toujours être une consonne. Encore, ceci a pour but d'éviter la confusion quant à savoir où est la fin d'un mot, et si un mot est ou n'est pas un nom (tout les autres mot lojban finissant par une voyelle). Dans le cas où un mot finit par une voyelle, « s » est souvent ajouté à la fin. Ainsi, « Marie » devient en lojban « .maris. », « Joe » devient « .djos. », et ainsi de suite. Une alternative consiste à supprimer la dernière voyelle, « Marie » devenant « .mar. ».

Une dernière chose : comme nous l'avons vu, l'accent tonique des mots lojban est situé sur l'avant dernière syllabe. Si l'accent tonique d'un nom se trouve ailleurs, des lettres majuscules sont utilisées. Ceci signifie que le nom « Robert » sera écrit différemment suivant qu'il soit anglais ou français : « .roBER. » en français, « .robyt. » en anglais et « .rab,rt. » en américain.

Afin de vous donner une idée de comment tout ceci fonctionne, voici une liste de noms de quelque personnages célèbres dans leur propre langue et en lojban.

Exercice :

Où sont ces lieux ?

  1. .nu,IORK.
  2. .romas.
  3. .xavanas.
  4. .kardif.
  5. .beidjin.
  6. .ANkaras.
  7. .ALbekerkis.
  8. .vankuver.
  9. .keiptaun.
  10. .taibeis.
  11. .bon.
  12. .diliys.
  13. .nis.
  14. .atinas.
  15. .lidz.
  16. .xelsinkis.

Réponses:

  1. New York: États-Unis d'Amérique
  2. Rome: Italie
  3. Havana: Cuba
  4. Cardiff: Pays de Galles (Le gallois pour « Cardiff » est « Caerdydd », se qui se lojbaniserait comme « .kairdyd. ».)
  5. Beijing: Chine
  6. Ankara: Turkie
  7. Albequerque: Nouveau-Mexique, États-Unis d'Amérique
  8. Vancouver: Canada
  9. Cape Town: Afrique du sud
  10. Taipei: Taiwan (Note : on utilise « b », et non « p ». Bien qu'en fait, le b en Pinyin soit prononcé p… Mais nous ne sommes pas dans un cours de mandarin !)
  11. Bonn: Allemagne
  12. Delhi: Inde (L'hindi pour « Delhi » est « Dillî », ce qui donne « .diliys. » ou « .dili'is. ».)
  13. Nice: France
  14. Athens: Grèce (« Athina » en grecque)
  15. Leeds: Angleterre
  16. Helsinki: Finlande

Exercise :

Lojbanisez les noms suivant :

  1. John
  2. Melissa
  3. Amanda
  4. Matthew
  5. Mathieu
  6. Michael
  7. David Bowie
  8. Jane Austen
  9. William Shakespeare
  10. Sigourney Weaver
  11. Richard Nixon
  12. Istanbul (indice : les turcs prononcent "Stamboul")
  13. Madrid
  14. Tokyo
  15. San Salvador

Réponses :

Il y a souvent d'autres épellations pour les noms, soit parce que les gens prononcent l'original différemment, soit parce que le son exact n'existe pas en lojban, et que l'on doit choisir entre deux lettres. Ce n'est pas important, du moment que tout le monde sait de qui ou quoi vous parlez.

  1. .djon. (ou .djan. avec certains accents, et parfois .jon. en français)
  2. .melisas. (.melisys. en anglais)
  3. .amandas. (En anglais, suivant les accents, le « a » final peut être un « y », de même pour le « a » initial, et le « a » du milieu peut être un « e ».)
  4. .matius.
  5. .maTIYS.
  6. .mikael. (.maikyl. ou .maik,l. en anglais.)
  7. .deivyd.bau,is. ou .bo,is. (pas .bu,is. — ce serait alors le couteau Bowie)
  8. .djein.ostin.
  9. .uiliam.cekspir.
  10. .sigornis.uivyr. ou .sygornis.uivyr.
  11. .ritcyrd.niksyn.
  12. .stabul.
  13. .maDRID.
  14. .tokios.
  15. .san.salvaDOR. (avec l'accent tonique espagnol)

Leçons

Leçons de lojban – leçon un (bridi, jufra, sumti et selbri)

Un bridi est le type d'expression le plus couramment rencontré en lojban. Le concept est très proche des propositions, dans la grammaire française. Un bridi est une déclaration qu'un objet est en relation avec un autre, ou que cet objet possède certaines propriétés. Il est a contraster avec les jufra, qui représentent n'importe quelle expression lojbane, que ce soit des bridi ou d'autres types de phrases. La différence entre un bridi et un jufra est qu'un jufra ne spécifie pas forcément quelque chose, mais un bridi le fait. Ainsi, un bridi peut être vrai ou faux, mais un jufra peut ne pas être qualifié de la sorte.

Pour avoir quelques exemples, en français pour commencer, « Mozart était le meilleur musicien de tout les temps » est un bridi, parce qu'il déclare quelque chose comme vrai, et qu'il implique un objet, Mozart, et une propriété, être le plus grand musicien de tout les temps. Au contraire, « Aïe ! Mon orteil ! » n'est pas un bridi, puisqu'il n'implique pas de relation, et ne déclare donc rien. Ces deux phrases sont toutefois des jufra.

Essayez d'identifier les bridi parmi ces jufra français :

  1. « Je déteste quand tu fais ça. »
  2. « Cours ! »
  3. « Mmmh ! Ça semble délicieux. »
  4. « Oh non, pas encore… »
  5. « Maintenant, je possède trois voitures. »
  6. « Huit heures et dix-neuf minutes. »
  7. « Ce samedi, oui. »

Réponse : 1, 3 et 5 sont des bridi. 2 ne contient pas d'objet, et les autres ne contiennent pas de relation ni de déclarent de propriétés.

Décomposé en termes lojban, un bridi est constitué d'un selbri, et d'un ou plusieurs sumti. Le selbri est la relation ou déclaration à propos des objets, et les sumti sont les objets impliqués dans la relation. Notez que « objet » n'est pas une traduction parfaite de « sumti », parce qu'un sumti peut se référer autant à un objet physique qu'à des choses purement abstraites comme « l'idée de la guerre ». Une meilleure traduction serait quelque chose comme « sujet, objet direct ou indirect » pour les sumti, et « verbe » pour les selbri, bien que, comme nous le verrons plus tard, ce n'est pas non plus optimal.

Nous pouvons maintenant écrire notre première leçon importante :

bridi = selbri + un ou plusieurs sumti

Dit d'une autre manière, un bridi définit qu'un ou plusieurs sumti sont/font quelque chose expliqué par un selbri.

Identifiez l'équivalent des sumti et du selbri dans ces jufra français :

« Je vais récupérer mes filles avec ma voiture. »

Réponse : selbri: « vais récupérer (avec) ». sumti: « Je », « mes filles », « ma voiture »

« Il a acheté cinq nouveaux shirts à Mark pour à peine deux-cent euros ! »

Réponse : selbri: « a acheté (à) (pour) » sumti: « Il », « cinq nouveau shirts », « Mark » et « deux-cent euros »

Puisque ces concepts sont si fondamentaux en lojban, regardons un troisième exemple :

« Jusqu'à maintenant, l'EPA n'a rien fait à propos de la quantité de dioxyde de soufre. »

Réponse : selbri: « a fait (à propos de) » sumti: « l'EPA », « rien » et « la quantité de dioxyde de soufre »

Maintenant, essayez de créer des bridi en lojban. Pour cela, vous aurez besoin de mots, qui peuvent faire office de selbri :

dunda x1 donne x2 à x3 (sans paiement)

pelxu x1 est jaune

zdani x1 est une maison de x2

Notez que ces mots, « donner », « jaune » et « maison », seraient considérés comme un verbe, un adjectif et un nom, respectivement. En lojban, il n'y a pas ces catégories, et donc pas de distinction. dunda peut être traduit par « donner » (un verbe), « un donneur » (nom), « donnant » (adjectif), ou même comme un adverbe. Ils se comportent tous comme des selbri, et sont utilisés de la même manière.

Vous aurez aussi besoin de quelque mots, qui feront office de sumti :

mi « moi », « je » ou « nous » – Celui ou ceux qui parle/parlent.

ti « ceci » – Une chose ou un évènement proche, qui peut être pointé par le locuteur.

do « tu » ou « vous » – Celui où ceux à qui l'on s'adresse.

Vous voyez la traduction bizarre des selbri ci-dessus — notamment le x1, x2 et x3 ? Ils sont appelés des emplacements de sumti. Ce sont des emplacements où l'on peut mettre un sumti pour compléter un bridi. Compléter un emplacement de sumti signifie que le sumti s'accorde à cet emplacement. Le second emplacement de dunda, par exemple, x2, est la chose qui est donnée. Le troisième emplacement est l'objet recevant le don. Notez comme la traduction de dunda contient le mot « à ». Ceci est dû au fait qu'en français, « à » est utilisé pour signifier le receveur, qui est au troisième emplacement de dunda. Ainsi, quand vous complétez le troisième emplacement de dunda, le sumti que vous y placez est toujours le receveur, et vous n'avez pas besoin d'un équivalent au mot « à ».

Pour exprimer un bridi, vous utilisez simplement le sumti x1 en premier, puis le selbri, puis les autres sumti.

Un bridi habituel : {sumti x1} {selbri} {sumti x2} {sumti x3} {sumti x4} {sumti x5} {et ainsi de suite}

L'ordre peut varier, mais pour le moment, nous nous contenterons de la forme habituelle. Pour dire « Je donne ceci à toi », vous dîtes juste : « mi dunda ti do », avec chaque sumti au bon emplacement.

Donc, comment diriez vous « Ceci est une maison de moi ” ?

Réponse : ti zdani mi

Essayez de répondre à ces quelques autres questions pour vous familiariser avec l'idée de cette structure par emplacements :

Comment traduire « Tu donnes ceci à moi. » ?

Réponse : do dunda ti mi

Et que veut dire « ti pelxu » ?

Réponse : Ceci est jaune.

Plutôt facile une fois que l'on a compris, non ?

Plusieurs bridi les uns à la suite des autres sont séparés par « .i ». « .i » est l'équivalent lojban d'un point, mais se place en général avant le bridi, plutôt qu'après. Il est souvent omis avant le premier bridi, cependant, comme dans cet exemple :

.i Séparateur de phrases. Sépare des jufra (et par conséquent des bridi aussi).

ti zdani mi .i ti pelxu « Ceci est une maison de moi. Ceci est jaune. »

Avant de continuer avec la leçon suivante, je vous recommande de faire une pause d'au moins sept minutes pour digérer ces informations.

Leçons de lojban – leçon deux (FA et zo'e)

La plupart des selbri a de un à cinq emplacements, mais certains en ont plus. Voici un selbri avec quatres emplacements de sumti :

vecnu x1 vend x2 à x3 pour le prix x4

Si je voulais dire « Je vends ceci », il serait ennuyeux d'avoir à remplir les emplacements x3 et x4, qui précisent à qui je vends, et pour quel prix. Heureusement, ce n'est pas nécessaire. Les emplacements peuvent être complétés par zo'e. zo'e nous indique que la valeur de l'emplacement de sumti est indéfinie, parce qu'elle n'est pas importante ou peut être devinée à partir du contexte.

zo'e « quelque chose ». Remplit un emplacement de sumti avec quelque chose, mais ne précise pas quoi.

Ainsi, pour dire « Je te vend », je pourrais dire « mi vecnu zo'e do zo'e » — Je vends quelque chose à toi pour un prix.

Comment diriez-vous « C'est une maison (pour quelqu'un) » ?

Réponse : ti zdani zo'e

Et « (quelqu'un) donne ceci à (quelqu'un) » ?

Réponse : zo'e dunda ti zo'e

Bien. Mais ajouter trois zo'e juste pour dire qu'une chose est vendue prend du temps. Pour cette raison, vous n'avez pas à préciser tout les zo'e d'un bridi. La règle est simplement que si vous omettez des sumti, ils seront considérés comme des zo'e. Si le bridi commence par un selbri, x1 est considéré comme omis et devient un zo'e.

Essayez. Quel est le lojban pour « Je vends. » ?

Réponse : mi vecnu

Et que signifie « zdani mi » ?

Réponse : « Quelque chose est une maison de moi », ou juste « J'ai une maison ».

Comme mentionné plus tôt, la forme n'a pas à être {sumti x1} {selbri} {sumti x2} {sumti x3} {etc.}. En fait, vous pouvez placer le selbri où vous voulez, excepté au début du bridi. Si vous faites ça, le x1 sera considéré omis et remplacé par zo'e. Ainsi, les trois jufra suivant sont exactement le même bridi :

mi dunda ti do

mi ti dunda do

mi ti do dunda

C'est parfois utilisé pour un effet poétique. « Tu te vends toi-même » pourrait être « do do vecnu », qui sonne mieux que « do vecnu do ». Ou cela peut être utilisé pour la compréhension, si le selbri est très long et donc mieux placé à la fin du bridi.

Il y a plusieurs manières de jouer avec l'ordre des sumti dans un bridi. La manière la plus simple est d'utiliser les mots « fa », « fe », « fi », « fo », et « fu ». Notez comme les voyelles sont les cinq voyelles dans l'ordre de l'alphabet lojban… Utiliser ces mots marque le sumti suivant comme étant x1, x2, x3, x4 et x5, respectivement. Le sumti après celui-là sera considéré comme l'emplacement suivant. Pour utiliser un exemple :

dunda fa do fe ti do – « Donné par toi, ceci, à toi ». fa marque le x1, le donneur, qui est « toi ». fe marque la chose donnée, le x2. On continue à compter à partir de fe, ce qui signifie que le dernier sumti est x3, le receveur.

Essayez de traduire la phrase suivante :

mi vecnu fo ti fe do

Réponse : « Je vends, pour le prix de ceci, toi » ou « Je te vend pour le prix de ceci » (probablement en pointant un tas de billets…).

zdani fe ti

Réponse : « Ceci a une maison ». Ici, fe est redondant.

vecnu zo'e mi ti fa do

Réponse : « Tu me vends quelque chose pour ce prix »